Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/25

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taient comme deux bons voisins doivent faire.

Un soir, Julien allait fumer la pipe chez Alexis Gendron ; le soir suivant, c’était le tour de Gendron à se rendre chez Julien.

Tout en fumant on causait.

C’était surtout l’hiver qu’avait lieu ces réunions, parce qu’en été on ne finissait les travaux que vers huit ou neuf heures.

Or, un bon soir, on en vint à parler des enfants.

— Sais-tu, disait Jean Julien, que ta fille ferait une fameuse femme de ménage. Bonne, propre, travaillante, rien ne lui manque pour faire une femme accomplie.

— Oui, je le crois, dit Gendron, fier d’entendre faire de si beaux compliments à son enfant.

— Et, sais-tu continua Julien, que mon Pierre et ton Alexina feraient un beau couple. Ils s’aiment, pourquoi ne les marierions-nous pas ?

— Écoute, Jean, ce n’est pas pour te faire de la peine, mais il m’en coûterait