Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/34

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mer. Tu donnais pour raison, son mauvais caractère, sa passion pour la boisson, mais tu ne le connais pas encore tel qu’il est. Lorsqu’il est ivre, il me fait peur tellement il est méchant.

— Et tu voulais que ma fille l’épousât ?

— Vois-tu, j’espérais qu’avec une bonne femme, il se corrigerait. J’avais tort de vouloir exposer Alexina à un malheur épouvantable.

Il y eut un long silence.

Ces deux hommes se connaissaient depuis leur enfance.

Gendron comprenait ce que son ami devait souffrir en ce moment.

— Que faire, disait Julien. Enfin, ta fille n’en veut pas, c’est entendu. Je lui parlerai ce soir et nous verrons. Quant à Arthur, je suis certain qu’il sera des plus heureux en apprenant cette nouvelle.

Et les deux amis se séparèrent en se disant : à bientôt la noce.

En se rendant chez lui, Julien rencontra son fils Arthur, qui revenait de l’étable.

Le brave homme pensa qu’il valait