Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/35

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mieux annoncer la bonne nouvelle d’abord, puis d’attendre l’occasion de faire connaître la mauvaise.

Il s’approcha de son fils et commença à lui parler de choses et autres.

On en vint à la question du mariage.

— Sais-tu, Arthur, que te voilà d’âge à prendre femme ! N’y penses-tu pas un tout petit peu ?

— Me marier, répondit-Arthur, je ne suis pas en position de le faire.

— Et, pourquoi pas, reprit son père ?

— Avant de songer à prendre femme je m’établirai convenablement. Je me suis mis quelque argent de côté déjà, et avant longtemps je serai en état de m’acheter une terre.

— Hum ! dit Julien, en riant, monsieur se permet de ramasser de l’argent. Et combien as-tu, dans le moment.

— Trois cents piastres.

— Trois cents piastres ? Bigre c’est un bon montant cela ; ça prouve que tu sais ménager, et j’en suis heureux. Mais, voyons