Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/63

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geant au changement que la folie avait opéré chez le pauvre enfant.

Ah ! oui, pauvre enfant.

Encore à la fleur de l’âge, au moment où le bonheur lui apparaissait dans toute sa plénitude, se voir plongé dans les ténèbres de la folie.

On le plaignait, et l’on faisait des vœux pour sa guérison.

La malheureuse Alexina venait passer une grande partie de la journée auprès de celui qui devait être son époux.

Que de changements s’étaient opérés aussi, chez la jeune fille.

Comme elle était pâle, comme elle avait l’air triste et abattu.

Toute personne qui les voyait tous deux, Arthur et Alexina, assis l’un près de l’autre, ne pouvait retenir des larmes.

Il eut fallu un cœur de pierre, pour ne pas s’attendrir à la vue d’un spectacle aussi navrant.

Arthur, dès qu’il voyait entrer sa fiancée, se mettait à frapper des mains.

Il ne la reconnaissait pas cependant,