Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/64

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mais il la voyait souvent, et comme elle était bonne pour lui, comme elle l’entourait de soins, il l’aimait.

Il lui parlait, il lui racontait ses peines, ses joies.

— Ah ! ma belle demoiselle, disait-il, je suis heureux de vous voir. Je vais me marier prochainement, et vous viendrez à mes noces.

Je suis assez riche, voyez-vous j’ai bien ménagé mon argent et je me suis acheté une belle terre.

Ma fiancé est bien belle.

Elle se nomme Alexina.

Elle est bonne et travaillante.

Nous allons être bien heureux tous les deux.

Puis songeant tout à coup à l’incendie qui l’avait ruiné, il s’écriait :

— Du feu ! du feu ! ce sont mes bâtiments qui brûlent. Ah ! mes animaux, mon grain, mes instruments, tout est perdu, tout est perdu ; je suis ruiné.

Et il se mettait à pleurer.