Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/85

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À moitié mort de fatigue, il se laissa choir sur le bord de la route.

La tête dans ses mains, il se mit à songer à la position dans laquelle il se trouvait.

Chassé ! maudit !

Il lui sembla voir son père lui lancer sa malédiction.

Un frisson glacial parcourut tous ses membres ; il craignait que cette malédiction ne lui fut fatale, et cependant il ne se repentait pas.

Il eut même la pensée de revenir sur ses pas et d’accomplir le crime qu’il avait prémédité ; mais il supposa que son père devait veiller et la crainte d’être surpris de nouveau le retint.

Le jour le surprit dans ses méditations. Il se leva alors, et continua de marcher du côté de Chateauguay.

Il se rendit chez un de ses amis qui demeurait en cet endroit. Il trouva la famille en train de déjeuner. Comme il avait l’habitude parfois d’aller passer le