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PROLOGUE

qui n’était éclairée, le soir en question, que par la faible lumière d’une chandelle.

Le mendiant, puisque c’est ainsi que le nommait Montpetit, était couché sur un peu de paille, dans un coin de la chambre et laissait entendre de temps à autre quelques gémissements suivis de blasphêmes et d’imprécations.

Une femme, l’épouse de Montpetit, se trouvait auprès de lui.

Le malade pouvait avoir de soixante à soixante et cinq ans.

Miné par la maladie et les privations de toutes sortes, il ressemblait à un véritable squelette.

Il avait les joues extraordinairement creuses, les yeux enfoncés dans leurs orbites ; tout en un mot, lui donnait l’apparence d’un spectre.

On attendait sa mort d’une minute à l’autre.

François Montpetit et son épouse qui étaient venus, comme ils avaient l’habitude de le faire chaque soir, apporter un peu de nourriture au malheureux, s’étaient