Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

question et je lis en belles grandes lettres : On démande un garde magasin.

Pour un garde magasin, c’est difficile d’en trouver un meilleur que moi ; n’est-ce pas mes petits agneaux ?

— Nous te dirons cela plus tard, répondit Touchette, va toujours.

— Tant pis, continua Belleau, vous ne voulez pas me faire un petit compliment, vous verrez bientôt que vous aviez tort ; mais suffit. Me voilà donc devant le magasin à la pancarte. Après l’avoir lue, pas le magasin, mais la pancarte, je me sentis pénétré d’une inspiration subite qui me dit d’aller offrir mes services à ces braves gens.

Je m’examine un peu la tournure, en me mirant dans la vitrine et me trouvant l’air tout-à-fait respectable, je fais un demi-tour à gauche et j’entre dans le magasin. Un grand désuife d’anglais, vient au-devant de moi, et me demande ce que je désire, naturellement dans la langue de j’sais c’quépire.