Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/91

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la rue Saint-Laurent, Frank Belleau arriva une heure après ses compagnons. On se mit à le questionner sur la cause de ce retard.

— C’est bien simple à expliquer, dit Belleau, je viens de préparer un coup très facile à exécuter et qui va nous enrichir de suite. Dès que nous aurons l’argent en poche, nous filerons aux États-Unis et au diable la police.

— Et quel est ce fameux coup que tu viens de préparer, lui demanda Latreille ?

— Voici, reprit Belleau, ce que je vous propose de faire. Depuis plus d’un mois, nous n’avons rien fait et nos poches commencent à sonner creux. Tout en marchant sur la rue Saint-Paul, cette après-midi, je me faisais cette réflexion, et j’en venais à la conclusion qu’il fallait nous mettre à la besogne si nous ne voulions pas mourir de faim. Or, voilà que tout en me ressassant cela dans la caboche, j’aperçois une pancarte dans la vitrine d’un magasin. Je regarde la pancarte en