Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/98

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En entendant parler de couteau et de l’usage qu’il serait probablement obligé d’en faire, Pierre sentit un frisson lui passer sur le corps. Il n’était pas assez perverti pour envisager un meurtre aussi froidement que ses compagnons. Il tenta de leur faire abandonner ce projet, mais on lui rit au nez et Belleau lui dit que s’il avait peur, il pouvait se retirer de leur société. En même temps les trois misérables se moquèrent de ce qu’ils appelaient sa couardise et le traitèrent d’enfant.

Pierre Julien était orgueilleux et de plus il se croyait trop avancé pour pouvoir reculer. Il consentit donc à faire comme ses compagnons.

Enfin, l’affaire étant réglée, nos quatre brigands se séparèrent, en se donnant rendez-vous pour le lendemain soir, sur la place Jacques-Cartier.

Le père Thibault avait entendu la conversation. Le lendemain matin, il s’empressait d’en donner communication à la police. Comme il n’avait pas été question des moyens que l’on prendrait pour s’intro-