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LE VAMPIRE

La Sauvage, plus horrible dans sa haine, arracha les vêtements du bourreau et lui déchira, avec son stylet et ses mains, les parties viriles.

Elle s’acharnait dans cette affreuse mutilation.

On entendit un bruit de pas.

— Nous sommes pincés, cria brusquement Sacrais. Sauvons-nous !

— Défendons la Sauvage, commanda Caudirol.

Celle-ci se releva et, protégée dans sa fuite, elle put disparaître.

Des agents accouraient.

— Décampons de différents côtés, fit Sacrais.

Ils s’enfuirent aussitôt.

Les bandits avaient de l’avance.

Ils distancèrent les agents au point de ne pouvoir être atteints.

Ceux-ci se décidèrent à faire feu.

Un seul coup porta.

La Louise, ce gamin aux passions monstrueuses dont nous avons parlé précédemment, fut atteint à la tête.

Il était resté en arrière.

Quand les agents arrivèrent, ils le trouvèrent étendu sur la chaussée, sans vie.

Il nageait dans son sang.

— Un de dégommé ! dit un agent.

Les autres avaient disparu.


CHAPITRE X

L’arrestation.

La rue des Lyonnais commençait à reprendre sa vie de tous les jours.

Les boutiques s’ouvraient.

Les ouvriers que la misère retient dans ce sombre quartier se rendaient à leur travail quotidien.

Une certaine animation régnait.

Seul un homme arpentait la rue, en guettant du coin de l’œil l’hôtel Peignotte.

— J’en ai assez, je m’en vais, décidément. Je suis moulu de fatigue. Sacré M. Véninger ! Quelle lubie lui a donc passée par la tête ?