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LE VAMPIRE

— Mon petit, pince le derrière de cette bonne femme jusqu’au sang, et qu’elle nous fiche la paix.

— Oh ! la la, chaleur ! s’écria le voyou en exécutant l’ordre qu’il venait de recevoir.

Mme Bourache s’enfuit en poussant des clameurs affreuses.

Les bandits poursuivirent leur chemin dans la direction du pont, en pataugeant dans la terre détrempée.

— Il a une façon d’enrichir les mastroquets qui a son charme, le chef, non, je n’en reviens pas, fit Zim-Zim en forme de conclusion.

Malgré la pluie battante, tout le monde avait repris sa gaîté.

Pendant qu’ils disparaissaient, une scène du plus haut comique se passait dans l’établissement du Marseillais Bourrache.

Le patron s’était précipité au secours de son épouse et avait recueilli ses tristes doléances.

Il rentra furieux dans la maison.

— Les gredins ! hurlait-il, les monstres ! ils ont pincé Mme Bourache… où ça ne doit pas se faire, té… Et, encore ! s’ils avaient payé leurs consommations… Mais, troun de l’air ! ils ont pissé à l’anglaise… Oh ! les bougres !


CHAPITRE IX

La voiture cellulaire.

Onze heures sonnaient quand la voiture cellulaire s’arrêta devant le poste de gendarmerie de Saint-Ouen.

En raison de l’importance de la capture, on avait pris des précautions spéciales, sans se borner à suivre les usages administratifs.

Les huit compartiments du lourd véhicule étaient absolument vides.

Dans l’allée se tenait un agent de police.

De plus, outre le cocher et l’employé de service, il y avait encore un garde municipal.

Toutes les précautions étaient donc prises.

Une attaque avait bien peu de chances de réussir dans des conditions aussi défavorables.