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LE VAMPIRE

— Nom d’un tonnerre ! hurla Tord-la-Gueule.

Et s’arc-boutant contre une roue, il essaya de renverser l’énorme voiture sur le flanc.

Ce fut en vain.

Caudirol, furieux de la mauvaise tournure que prenait l’attaque, se précipita vers Tord-la-Gueule qu’il rejeta de côté.

— Tiens, dit-il, voilà comme on travaille.

Il exerça une poussée terrible, tout en soulevant la roue de ses mains crispées.

La voiture s’éleva et bascula, entraînant les chevaux qui roulèrent avec elle.

Au loin, on entendait des cris.

On arrivait du poste de la gendarmerie.

Sacrais sciait toujours les barreaux.

— Hardi ! les amis, criait-il.

Tord-la-Gueule voulut prendre sa revanche. Il s’adressa à Sacrais.

— Gare-toi, dit-il, et jette ta ferraille.

Il saisit les barreaux et les arracha sur toute la longueur de la voiture.

Sacrais se glissa hors du compartiment.

— À une autre fois, monsieur Haroux, dit-il avec un éclat de rire sauvage.

— Malédiction sur moi l fit celui-ci avec rage.

Les secours arrivaient, mais il était trop tard…

Les bandits s’étaient enfuis à la faveur des ténèbres.

La victoire leur restait.



CHAPITRE X

Les funérailles.


Après avoir quitté Adrienne Marchand, qu’il venait de rencontrer à l’Assistance publique, le Docteur-Noir reprit son chemin dans la direction de l’hôtel de Cènac.

Jean-Baptiste Flack, suivait son maître.

En lui-même, il pensait :

— Je n’ai guère le droit de filer le docteur comme un simple policier ;