blable hypothèse de catalepsie qu’il avait recueillie de son minutieux examen ?
S’il s’était trompé, quelle honte pour lui !
Malgré sa hardiesse, il hésita et suivit les Corbillards pendant quelques moments.
Jean-Baptiste Flack, lui aussi, s’était mêlé à la foule.
Il ne perdait pas de vue le Docteur-Noir.
À un moment donné, les deux magnifiques chars mortuaires croisèrent un corbillard des pauvres qui s’en allait lentement dans la direction, de Saint-Ouen.
Ce fut un contraste étrange.
Les funérailles du baron et de la baronne de Cénac avaient un air de fête.
il y avait des voitures, des draperies, des fleurs.
Une foule nombreuse accompagnait ces morts privilégiés jusqu’au Père-Lachaise.
Et seul, traîné par un cheval paresseux, le noir corbillard des pauvres passait à côté de ce luxe, sans une couronne, sans un ami marchant derrière.
Cela faisait froid au cœur.
Lucien Bartier regarda passer le lugubre convoi.
Un instant, il eut envie de le suivre.
Mais il avait pris une résolution : Il allait assister jusqu’au bout aux funérailles des Cénac et, la nuit venue, il irait s’assurer de la vérité de son diagnostic.
Le côté terrifiant de cette entreprise le séduisait.
Il ne craignait qu’une chose : c’est que la baronne ne revînt à elle avant son intervention.
Quel coup d’éclat pour lui, s’il ressuscitait cette femme soi-disant assassinée !
Le Docteur-Noir laissa donc passer le corbillard des pauvres…
Il ne sut jamais que la misérable voiture emportait celui qui l’avait fait son héritier…
Le mort que l’on conduisait au cimetière de Sain-Ouen, c’était le père Marius, le vieux vagabond du Dépôt.
Le riche convoi parvint enfin au cimetière du Père-Lachaise.
Les corps furent déposés dans un caveau provisoire.
Les prières dites, et la cérémonie achevée, les assistants s’écoulèrent, lentement.
Il ne restait plus auprès de la tombe qu’un homme de haute taille dont l’œil sinistre se fixait obstinément, sur la plaque de fer du caveau.