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LE VAMPIRE

Il rejetait à petits coups le peu d’air qui lui restait dans le corps.

Le docteur sentait ce souffle sur sa main.

Enfin, il retira le flacon.

Caudirol semblait à demi endormi ; on eut pensé qu’il luttait contre un irrésistible besoin de sommeil.

— En voilà pour quelques minutes, pensa le médecin, j’ai le temps nécessaire devant moi.

Il laissa là le bandit, couché comme une masse, et revint vers son domestique.

— Emportons cette malheureuse, dit-il en désignant Mme de Cénac.

Jean-Baptiste Flack obéit sans souffler mot.

Ils se dirigèrent vers le mur du cimetière.

Arrivés là, ils s’arrêtèrent et déposèrent leur fardeau.

— Monte sur mes épaules, commanda le docteur à son domestique.

Celui-ci comprit ce que l’on voulait de lui, et avec la légèreté d’un chat, il mit un pied sur les mains jointes de son maître, un autre sur son épaule, et il se hissa sur le faîte.

Le Docteur-Noir passa à Jean-Baptiste Flack le corps de Mme de Cénac et le domestique le posa sur le mur.

— N’y a-t-il personne à proximité ? interrogea le médecin.

— Non, pas un chat.

— Alors passe-moi la main, et tiens bon.

— Voilà. Allez-y.

Le Docteur-Noir parvint à son tour sur le faîte du mur.

— Descends, Jean-Baptiste, dit-il.

L’autre sauta en bas.

Dès lors, la descente du corps devenait facile.

Elle s’opéra sans difficulté. Le domestique reçut dans ses bras le cadavre de la baronne de Cénac.

— Écoute, dit le Docteur-Noir, tu vas gagner, le voisinage de la place Armand-Carrel. Il y passe peut-être des voitures, si tu en trouves une, arrête-la. Tu diras que ta femme est malade… Baisse sa voilette.

Et il ajouta, après que le domestique eût obéi :

— C’est un jeu dangereux… mais…

Le brave garçon était déjà parti. Il revint sur ses pas.

— Et vous ? fit-il. Comment sortir d’ici sans aide…, car je me doute que vous ayez encore à faire là-dedans.

— Ne t’occupe pas de cela. Si j’ai terminé avant que tu ne puisses rencon-