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LE VAMPIRE

Et, par un magnifique mouvement de confiance :

— Au fait, ajouta-t-il, c’est vrai… puisque vous me l’affirmez.

Il s’éloigna emportant son fardeau.

Le Docteur-Noir se rejeta dans le cimetière.


CHAPITRE XV

Disparition.

Le Docteur-Noir reprit le chemin qu’il avait déjà parcouru, sans éprouver les hésitations qui, au début de son entreprise, le remplissant de craintes mal définies.

L’horreur du lieu disparaissait en face de ses préoccupations.

La baronne de Cénac vivait-elle ?

Jean-Baptiste Fiack parviendrait-il à la mettre en sûreté sans mésaventure ?

Qu’allait-il faire de Caudirol ?

Quelques moments auparavant, son dessein de tuer le vampire était irrévocable.

En proie à l’indignation que lui avait causé son monstrueux attentat, la pensée remplie des crimes de cet infernal monomane, il avait décidé de l’anéantir.

Comme on l’a vu, il était muni d’une arme à air comprimé, ce qui lui permettait d’agir sans bruit.

Ce pistolet était de l’invention du Docteur-Noir.

Il l’avait fait fabriquer sur ses indications…

Après avoir mis Caudirol dans l’impossibilité de nuire, il avait laissé cette arme précieuse sur la place.

N’oublions pas cette circonstance qui aura, une influence énorme sur la suite de ce drame…

À présent, le Docteur-Noir était, irrésolu. L’idée de tuer un homme sans défense lui répugnait.

Il n’avait encore pris aucun parti et, déjà, il était rendu sur les lieux où venait de se dérouler la scène de vampirisme.

Dans son esprit, Caudirol devait encore être sous l’influence du narcotique qu’il lui avait fait respirer.