Arrivé, à l’endroit où venait de s’accomplir ce nouveau meurtre, il se hâta de porter secours à la victime.
Malheureusement, il arrivait trop tard.
Bonnasse jetait son dernier râle.
Cependant les cris désespérés du garde, avaient été entendus.
On accourait de toutes parts.
Plusieurs personnes, des voisins, des gardiens de la paix, cherchaient une issue pour pénétrer dans le champ de repos.
Le Docteur-Noir fut assailli par une idée que le fit reculer de terreur, malgré sa bravoure…
Il allait être surpris… Comment justifier sa présence au Père-Lachaise la nuit ?
La disparition de Caudirol rendait sa justification impossible !
Sous l’empire de cette pensée, il se dirigea vers la porte laissée ouverte par le sinistre héros de cette nuit d’épouvante.
Il avait résolu de fuir.
Soudain, il recula, et, après avoir fait quelques pas en arrière, il s’arrêta net.
Des agents de police barraient toute issue.
Attirés par les cris, et trouvant la porte du cimetière ouverte, ils entrèrent.
Devant eux, les bras croisés, le Docteur-Noir attendait.
— Ne résistez pas, lui cria un agent, sans ça nous faisons feu.
Le médecin restait immobile.
La lune, alors dans son plein, éclairait la scène.
Les agents virent le cadavre du garde qui baignait dans le sang, et, auprès de lui, sans mouvement, le Docteur-Noir qui semblait enraciné dans la terre.
— Je vous suis, dit-il enfin, quoique moi-même je ne sois ici, comme vous, que pour porter secours à ce malheureux.
— Au fait, c’est possible, fit un agent, mais venez avec nous.
L’un des gardiens de la paix buta contre un corps dur.
Il se baissa et ramassa un pistolet.
— C’est bon à conserver, fit-il.
Le Docteur-Noir jeta, un coup d’œil sur l’objet, qu’il reconnut aussitôt.
En une seconde, il comprit l’effrayante responsabilité qu’il allait avoir à encourir.
C’était son pistolet qui avait servi à Caudirol pour tuer le garde !
Cette arme, faite spécialement pour lui par un armurier, portait ses initiales.
Il était perdu.