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LE DOCTEUR-NOIR

L’évasion manquée, tout en l’attristant, ne le désespérait pas outre mesure.

Lui aussi avait son plan de fuite et il travaillait à l’organiser.

En voyant la façon dont tournaient les choses le soir du crime de la rue des Lyonnais, il était parti au milieu de la bagarre pour ne pas être mêlé à l’enquête policière.

Il continuait de vivre à Noisy où il donnait chaque jour de nouvelles espérances au fils du Docteur-Noir et à Marguerite…

Les événements allaient se succéder à l’improviste, comme nous le verrons.


CHAPITRE X

L’interrogatoire.

Le Docteur-Noir, enfermé à Mazas, n’avait plus aucune espérance.

Tout d’abord, il avait cru que la baronne de Cénac, qu’il avait si miraculeusement sauvée du tombeau, viendrait à reparaître.

Mais le temps s’était écoulé.

Il avait appris à l’instruction que son domestique, Jean-Baptiste Flack, avait disparu.

— Tout espoir s’était envolé.

Pour lui, madame de Cénac n’avait recouvré ses sens que pour succomber aussitôt.

Peut-être même s’était-il trompé…

Le corps ne renfermait plus une étincelle de vie.

Comme tous les véritables savants, il doutait.

Mais ce qui se dégageait clairement à ses yeux, c’était son impuissance.

Sa tentative d’évasion échouée, c’était pour lui l’humiliation et la mort.

Il se sentait perdu.

Telle avait été son impression en se retrouvant encore une fois prisonnier.

Mais Jean-Baptiste Flack lui était apparu.

En revoyant cet ami fidèle, le malheureux avait repris courage.

Le papier qui lui avait été glissé devait l’éclairer sur sa situation.