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LE DOCTEUR-NOIR

Jean-Baptiste Flack lui avait promis la délivrance.

Il travaillait à tenir sa promesse.

Nous saurons bientôt ce qu’il organisait dans ce but.

Pour le moment, revenons à la Sauvage.

Après son entrevue avec les bandits, elle était rentrée chez madame Paulia.

Là, elle avait retrouvé sa protégée, la vieille Marita.

L’Italienne, dans sa folie, ne doutait point que la jeune femme ne lui fit retrouver l’assassin de sa fille, comme elle s’y était engagée.

La Sauvage prit un repos dont elle avait le plus grand besoin.

Le lendemain, elle se réveilla dans une élégante chambre à coucher du nouvel établissement de la mère Poivre-et-Sel.

Elle resta quelque temps songeuse dans son lit.

Puis elle s’habilla vivement et sortit sans prévenir son amie.

De ce pas elle se rendait dans la maison que Sacrais avait dû louer la veille aux environs de Noisy.

Le hasard rapprochait le repaire des bandits de la demeure du Docteur-Noir, occupée par Georges et sa fidèle servante Marguerite.

La Sauvage fut bientôt rendue.

Elle possédait toutes les indications nécessaires et elle trouva aisément, non loin de l’enceinte fortifiée, la bâtisse occupée par le bandit.

Lydia, la petite martyre de Sacrais, avait été transférée la nuit en voiture fermée.

La maîtresse de Caudirol la retrouva donc à son arrivée.

Elle était délivrée de la chaînette qui embarrassait ses pas.

En effet, il fallait user de douceur envers elle pour la décider à se laisser ramener à Nantes.

Sacrais et la Sauvage s’entendirent tout d’abord sur le meilleur moyen de transport.

On conduirait la jeune fille jusqu’à la gare en voiture.

Puis elle prendrait place dans un compartiment isolé avec Sacrais, qui passerait pour être son père,

Une fois rendue à Nantes, il serait facile de la ramener au château où elle se retrouverait chez madame de Mordeley, c’est-à-dire entre les griffes de Caudirol.

Si elle faisait du scandale, on mettrait sa résistance sur le compte de la folie ou bien l’on dirait qu’elle s’était enfuie de chez ses parents où on la ramenait.

D’ailleurs la Sauvage espérait décider Lydia par la seule force de la persuasion.

Elle alla vers elle et lui tendit doucement la main.