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LES MYSTÈRES DU CRIME

CHAPITRE X

Nouvelle tentative.

C’est dans ce sombre et froid palais de la douleur que le Docteur-Noir attendait d’être fixé sur son sort.

L’issue inattendue de son procès lui avait rendu quelque espoir.

Il se demandait avec persistance si Jean-Baptiste Flack ne tiendrait pas sa parole.

Mais, dans l’attente, il ne perdait point son temps.

Il s’était promis de saisir la première occasion de fuir qui se présenterait.

Le lecteur, qui sait à quoi s’en tenir d’après ce que nous avons dit précédemment sur cette prison, jugera combien devait être vaine toute espérance d’évasion.

Un matin, le Docteur-Noir fut appelé au parloir des avocats, aménagé dans une cellule, au bout de la division.

Me Lavigne, son jeune défenseur, lui donna des nouvelles de son affaire qui allait passer une des premières aux rôles de la prochaine session.

Lucien Bartier l’écouta d’abord avec indifférence.

Mais l’avocat ne tarda pas à captiver son attention.

— J’ai vu votre domestique.

— Jean-Baptiste Flack ?

— Oui.

— Ah ! tant mieux.

Puis, après une pause :

— Que vous a-t-il dit ?

Me Lavigne voulut appuyer sur l’importance de ce qu’il avait à dire.

— Vous savez, fit-il, que le secret professionnel nous interdit de faire des communications de ce genre.

— C’est bien. J’approuve votre réserve, dit le Docteur-Noir qui redevint froid.

Me Lavigne se récria vivement :

— Oh ! il n’y a rien d’absolu. J’ai donc vu de nouveau votre domestique. Il me prie de vous donner des nouvelles des personnes à qui vous vous intéressez.

— Ah !

— Et ces nouvelles ne sont pas mauvaises.