Lucien Bartier, poussa un soupir de soulagement.
— Je suis à bout de forces, dit-il.
— C’est votre chute qui vous a brisé, repartit Jean-Baptiste Flack. C’est encore une chance de vous en être tiré comme cela.
Et il fit entrer son maître dans un wagon de première classe.
Il le suivit et referma la portière.
— Nous allons pouvoir causer, fit-il.
La Marmite par discrétion monta dans un compartiment voisin de celui qu’avaient pris le Docteur-Noir et son compagnon.
Quand ils furent seuls, celui-ci serra de nouveau la main de son maître.
— Enfin, lui dit-il, nous voilà tiré des griffes de cette gueuse aveugle, de cette ignoble prostituée qu’on nomme la justice.
— Et c’est à toi que je dois mon salut, je ne l’oublierai pas, Brave ami !
— Ne parlons pas de cela, Que ferons-nous une fois arrivés à Noisy ?
— L’endroit est-il encore sûr ?
— Pour le moment pas trop. Nous avons enlevé la petite Lydia, une jeune fille charmante, aux infâmes bourreaux qui la retenaient prisonnière.
— Lydia ?
— Oui, une petite victime de l’assistance publique, elle aussi…
— Quand a-t-elle été abandonnés par ses parents ?
— Ce doit être vers 1871.
— Quel hasard étrange pensa le Docteur-Noir. Si c’était elle !
Il pensait à la petite fille du père Marius.
— Alors mon œuvre serait terminée, nos promesses tenues. Il ne me resterait plus qu’à retrouver ce Caudirol.
Jean-Baptiste Flack entendit ce dernier mot.
— Oh ! oui, nous le découvrirons.
— Il le faut. Et après nous partirons tous en Amérique.
Le train était près d’arriver à destination.
Lucien Bartier s’absorbait dans ses réflexions.
Il songeait à la fortune du baron de Cénac, enfouie dans un caveau du Père-Lachaise.
Ces millions troublaient sa quiétude…
En quittant Noisy, Jean-Baptiste Flack s’était gardé d’avertir Madeleine et Georges Bartier de l’entreprise qu’il allait tenter.
Il voulait leur laisser toute la joie de ce bonheur imprévu, sans leur en faire partager les inquiétudes et les difficultés.
La gentille Lydia était à peu près rétablie.
