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LE DOCTEUR-NOIR

Ses forces étaient ébranlées malgré sa puissante énergie.

Il s’endormit, et quand il se réveilla, il était temps de rejoindre Sacrais pour partir à Nantes.

Un fiacre le transporta rapidement à la gare.

— Ah ! vous voilà, fît Sacrais aussitôt qu’il l’aperçut.

— Oui, suis-je en retard ?

— Un peu, il n’est que temps de sauter dans le train.

— Et nos billets ?

— Je les ai pris.

— Alors, en route, mon brave.

Ils traversèrent rapidement la salle d’attente et montèrent dans le train qui s’ébranlait déjà.


CHAPITRE II

La fortune des ducs de Lormières.

Le voyage s’effectua rapidement.

Caudirol et Sacrais débarquaient à Nantes le même jour et se rendaient au château de Lormières.

Madame Le Mordeley fut transportée de joie en voyant revenir son amant.

La solitude lui avait pesé.

Elle avait craint vaguement que le beau duc ne revint pas.

Sacrais lui fut présenté comme un ami qui venait passer quelques jours au château.

— Et cette petite Lydia ? demanda-t-elle à Caudirol.

— C’est une enfant corrompue, qu’il faut considérer comme perdue. Elle a de nouveau pris la fuite, et à l’heure qu’il est, elle court Paris.

— Mon Dieu ! si c’est possible !

Mais Sacrais était parti sur ces entrefaites pour laisser son chef agir à sa guise ; le faux duc de Lormières resta seul avec sa maîtresse.

La pauvre folle se jeta dans ses bras et l’embrassa avec passions.

Par un phénomène étrange, Caudirol avait le don d’exaspérer les sens des femmes qui tombaient dans ses griffes.

Chez lui, il n’y avait que des crises et des élans de fauve.