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LES MYSTÈRES DU CRIME

la rue des Lyonnais. Si je pince le Larcier en question, ça sera toujours une consolation.

L’escouade d’agents restait en arrêt devant la maison de tolérance.

Haroux entendit le brigadier qui admonestait avec fureur un de ses hommes.

— Vous voyez bien qu’on s’est moqué de vous, foutue bête ! Où est-il, votre inspecteur de la sûreté ! Où est-il, s’cre-nom-d’dieu ! je vous le demande ? Bougre d’empaillé, qui nous fait aller comme des couillons. Nom de Dieu de nom de Dieu !

L’agent Haroux s’esquiva rapidement.


CHAPITRE V

Les amours d’un commissaire.


En quittant l’agent Haroux, M. Véninger s’était immédiatement rendu chez lui pour faire sa toilette.

Il s’habilla avec soin, choisissant sa plus belle chemise à jabot et sa cravate la plus blanche.

Il teignit de frais sa barbe et ses cheveux qui commençaient à grisonner.

Enfin, satisfait de sa mise, il sortit après avoir jeté un regard approbateur à son miroir.

— Voilà Monsieur qui s’en va en ville, pensa la bonne du galant commissaire. Je sais bien pourquoi… M. Véninger marcha quelques instants d’un bon pas. Il entra dans une maison neuve de la rue du Temple.

C’est là que le commissaire de police abritait ses amours. Il avait loué un appartement à sa maîtresse, et chaque fois que le mari de celle-ci était absent, il venait oublier délicieusement les fatigues du métier de policier.

Caroline appelait ce logement son chez elle.

Quand elle écrivait à M. Véninger : Tu viendras me prendre chez moi, il savait ce que cela voulait dire.

Il monta rapidement cinq étages.

Caroline l’avait vu venir ; il trouva la porte d’entrée ouverte.

M. Véninger entra dans la chambre à coucher où sa maîtresse essayait une toilette de soirée.