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Page:Morville - Bijou du Parnasse, 1670.pdf/14

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Bijou du Parnaſſe.

Sans luy tout deplaifoit à mon cœur enflamé, Et cét ingrat helas ! ne fut que trop aimé, Dans les commancemens de cét ardeur nouvelle, Il juroit qu’il brufloit d’une flâme éternelle ; Il gravoit nos deux noms en mille endroits divers, M’efcrivoit tous les jours des billets ou des vers ; Et pour tirer de moy l’adveu de ma tendresse, Iuroit à tout moment qu’il m’aimeroit fans cesse. Enfin je me rendis à ce lafche vainqueur, Et je luy confeffay qu’il poffedoit mon cœur. Cependant ce perfide au mépris de fa flâme, A trahy les fermens qui m’engageoient son ame ; Malgré le plus beau feu qu’Amour ait allumé, Il neglige ce cœur aprés l’avoir charmé. Eft-il une action ou plus lache ou plus noire ? Ha ! ne m’en parlez plus, inhumaine memoire,