Page:Moselli - La Cité du gouffre, 1926.djvu/12

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L’homme ne répondit pas. Son cœur s’était remis à battre convulsivement, avec une telle violence que les palpitations de l’organe se distinguaient à travers la cage thoracique. Son gosier se contracta, sa pomme d’Adam se souleva, comme s’il avalait sa salive :

— À boire ! dit-il.

Mercier emplit le verre et le lui tendit. Il en avala gloutonnement le contenu. Ses pommettes rougirent. Le pli cynique de sa bouche s’accentua :

— Alors, dit-il, vous m’avez trouvé dans une boule… dans un flotteur ?

— Parfaitement ! précisa Mercier, qui, en quelques phrases, expliqua ce qui s’était passé depuis le moment où le lieutenant Mauris avait aperçu l’engin mystérieux.

L’homme eut un hochement de tête ; il comprima son cœur palpitant et murmura d’une voix entrecoupée :

— Je peux… aussi bien, tout vous dire… Je suis fini !… D’un moment à l’autre, la machine va craquer ! Après tout, cela vaudra mieux ainsi ; on ne meurt qu’une fois, et la vie ne vaut pas la peine qu’on la regrette !

L’inconnu s’interrompit. Il haletait.

— Je m’appelle Philippe Raquier… Ingénieur. Sorti le premier de sa promotion, de…