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Page:Moselli - La Cité du gouffre, 1926.djvu/19

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petites boîtes de bois épais dont les côtés étaient scellés de larges cachets de cire rouge : elles étaient au nombre de treize, grandes chacune comme une boîte à dominos, et voisinaient avec des écrins, des cassettes confiés au purser par des passagers prudents.

» J’allongeai la main vers les boîtes.

» Derrière moi, j’entendis un bruit sec. C’était la porte qui venait de se refermer ! Je voulus l’ouvrir : j’entendis frapper deux coups contre le panneau : du moins, je crus entendre… Je devinai — je ne saurai jamais si je me suis trompé ! — que c’était O’Baldy qui avait refermé la porte en voyant arriver le purser… Mais, après tout, cela venait peut-être d’un fort coup de roulis, que j’avais parfaitement ressenti.

» Quoi qu’il en fût, je frissonnai… Représentez-vous ma situation : je risquais les travaux forcés, le hard labour, à perpétuité…

Philippe Raquier s’interrompit :

— À boire ! dit-il.

Le capitaine Mercier lui versa un verre plein de tafia. Il l’assécha d’une haleine :

— J’essayai d’envisager ma situation avec calme, oui, lorsqu’un formidable choc me fit rouler sur les tôles du parquet.

» Après quelques instants, car la commotion m’avait étourdi, j’essayai de me relever, et je