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Page:Moselli - La Cité du gouffre, 1926.djvu/26

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déons dont je vous ai parlé et semblaient le pousser ou le traîner…

» Derrière eux, d’autres êtres semblables, mais plus petits, et qui ne possédaient qu’une rangée d’yeux, avançaient. Leur bulbe n’était couronné d’aucun jet, ni orné du collier de métal. Ils n’avaient pas d’ergots au bout de leurs tentacules. Des esclaves, des ouvriers sans doute, j’emploie ce nom dans le sens que lui donnent les entomologistes en parlant des ouvrières abeilles ou fourmis.

» Je ne sais pourquoi ; ce fut plus fort que moi : je saisis ma torche électrique, d’un mouvement spontané, irréfléchi, inconscient pour ainsi dire, la haussai à la hauteur du hublot, et pressai sur le commutateur.

» Tout aussitôt, je vis un des êtres groupés autour de l’engin-accordéon s’approcher du hublot, cependant que le jet jailli de son bulbe grossissait considérablement.

» L’être se colla pour ainsi dire au verre du hublot. Je vis ses innombrables yeux rouges, les stries vert-noir de son bulbe. Un être hideux, mais un être doué d’intelligence ! Les trois rangées d’yeux rouges brillaient comme du métal en fusion. Les stries du bulbe semblaient s’animer, tourbillonner.

» J’avais, moi, mon plus parfait sang-froid,