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Page:Moselli - La Cité du gouffre, 1926.djvu/27

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messieurs ! Je pensais à ma peau. Ces êtres, quels qu’ils fussent, pouvaient — peut-être — me sauver ! Quelqu’un qui se sait condamné à mort ne rejette aucun espoir, même le plus fou.

» J’agitai ma torche électrique. Je vis les stries du bulbe de l’être s’entrelacer, s’écarter, sinuer… Sans doute essayait-il de me faire comprendre quelque chose ?

» Il s’écarta. Plusieurs des petits êtres qui suivaient l’engin-accordéon s’approchèrent du hublot, entrelacèrent leurs tentacules et produisirent une lueur rouge, intense, qui éclaira presque la chambre forte.

» Ce n’était pas cela que je voulais ! C’était sortir ! Revenir à la surface !

» Je me contorsionnai ! Je ne sais plus ce que je fis ! J’essayai de me faire comprendre de ces êtres qui n’avaient rien de commun avec moi, qui devaient ignorer les hommes comme les hommes les ignoraient, qui ignoraient ce que c’était que l’atmosphère, la lumière du soleil… Des êtres aussi dissemblables de nous que peuvent être les habitants de la planète Mars, s’il y en a !

» … L’air commençait à me manquer… La température de la chambre forte s’était considérablement abaissée : une véritable glacière. Je grelottais de froid autant que d’angoisse.

» Lorsque l’épave du paquebot s’était arrêtée