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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/195

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m’avait fatigué. Et puis, j’allais être obligé, tôt ou tard, de me procurer de la nourriture. Les Nouriens, en effet, ne connaissaient pas — pour leur bonheur ! — les horribles machines à sang servant à l’alimentation des Illiens. Ils se repaissaient comme des animaux, naturellement. Peut-être étaient-ils dans le vrai ! Depuis ma captivité dans les mines, bien de mes idées avaient changé sur la valeur de la civilisation !

Je poussai mon appareil dans un épais buisson de ronces où il disparut presque, et, m’étant repéré à l’aide de mes souvenirs de guerre, je me dirigeai vers une petite bourgade de bûcherons que je savais exister à quelques kilomètres dans le nord. (Mes guerriers l’avaient saccagée ; mais, peut-être, tant l’homme est obstiné et tient à rester sur les lieux qui l’ont vu naître, avait-elle été reconstruite ?...)

Je me mis en marche. L’action de la pesanteur, que je ressentais entièrement, m’obligeait, à chaque pas, à un effort nouveau. Mais je m’habituai assez vite, et bientôt avançai naturellement.

De temps à autre, je percevais des sifflements : c’étaient les innombrables serpents hantant cette région désolée qui manifestaient leur fureur à mon approche. Lors de ma campagne contre les Nouriens, un grand nombre de mes guerriers