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Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/196

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avaient été mordus et eussent péri sans les sérums dont nous les avions immunisés.

Armé d’une branchette qui me servait à éloigner les reptiles, j’avançai dans la nuit.

Je cheminais ainsi depuis une bonne demi-heure, lorsque, ayant dépassé un énorme bloc de roc recouvert de plantes grimpantes, je distinguai une lueur sur ma droite.

Or l’endroit, je le savais, était complètement désert ; le sol de sable ne produisait que des ronces... et des serpents.

Je voulus me renseigner.

Ganté du terrible étui à griffes enlevé à Limm, je me mis à plat ventre et rampai entre les petits buissons croissant autour de moi.

La lueur était toute proche. Bientôt, je reconnus qu’elle filtrait à travers la fissure d’un roc.

J’approchai jusqu’à toucher la pierre et collai mon œil contre la fente. Je distinguai trois branches d’arbre placées en faisceau et soutenant, au-dessus d’un feu de branches, un grossier récipient de terre sèche suspendu par des liens d’écorce tressée. Quelques peaux de panthère, mal tannées, étaient étendues sur le sol. Et, contre les parois du roc, d’où suintait une forte humidité, des pieux de bois étaient plantés et servaient à suspendre des quartiers de viande. La caverne — car c’était une caverne — pouvait