Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/63

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veaux engins étaient en métal invisible, rien n’empêcherait les hommes-singes de voler sur Illa sans que nous puissions les voir !

L’observation était juste. Je m’inclinai.

La vaste crypte était déserte. J’en fis le tour, toujours flanqué de Fangar.

Oui, il n’y avait personne dans la crypte. Je regardai sous les appareils. Je regardai autour de moi, au-dessus de moi. Personne.

Ce soir, venez chez moi sans être vu. J’ai à vous parler ! dis-je à Fangar.

Le chef aériste me regarda dans les yeux.

Il comprit à ma physionomie que la situation était sérieuse.

— Entendu ! souffla-t-il. Comme vous le voyez, seigneur Xié, acheva-t-il à haute voix, les merveilleux appareils dus au génie de l’illustre Rair sont absolument au point et...

Pourquoi Fangar parlait-il ainsi ?

Je me retournai : Limm l’espion, l’âme damnée de Rair, était derrière nous. Comment était-il entré sans que nous l’eussions entendu ? Depuis combien de temps avait-il pénétré dans la crypte, c’est ce qu’il m’était impossible de deviner.

Il souriait, le bandit. Ses yeux noirs étaient pleins d’amabilité. Un léger vêtement en fibres bleuâtres moulait ses formes athlétiques. Vrai, c’était un beau gars. Et une fameuse canaille.