Page:Moselli - La Fin d'Illa, 1925.djvu/64

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— Je vous salue, seigneur Xié ! dit-il en s’inclinant.

Je pâlis : collés sur sa joue gauche, non loin de son nez, je venais de distinguer trois poils roux, des poils semblables à ceux dont sont recouverts les hommes-singes. Or, c’était, croyait-on, un homme-singe qui avait poignardé ma petite Silmée ! Oh ! maintenant, j’étais sûr de tout ! C’était Limm, l’homme de Rair, qui avait assassiné mon enfant !

— Vous semblez souffrant, seigneur Xié ? remarqua Limm en me considérant d’un regard pénétrant.

— Oui... la fatigue, le surmenage... et aussi l’émotion, expliquai-je. Cette guerre inattendue dont j’ai la responsabilité glorieuse, et aussi l’état de ma pauvre Silmée, qui...

— Ah ! oui. L’on m’a dit que Mlle[1] Silmée avait failli être victime d’un ignoble attentat... Permettez-moi, seigneur Xié, de vous adresser mes félicitations pour la façon pour ainsi dire miraculeuse dont Mlle Silmée a échappé à son assassin ! Il paraît que c’est le seigneur Toupahou, son fiancé, qui lui a sauvé la vie ! Le brave jeune homme... digne de son illustre famille !

  1. Le traducteur n’a pas cru devoir conserver les titres que se donnaient les Illiens, et qui seraient pour nous sans signification. (N. d. A.)