Page:Moselli - Le Messager de la planète, 1924.djvu/10

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Le réchaud, presque vide, ne donnait plus qu’une flamme sans chaleur.

Ottar Wallens frissonna et but quelques gorgées du thé brûlant contenu dans la marmite suspendue au-dessus du réchaud.

Puis, ayant pris une torche électrique posée sur une caissette, il l’approcha du baromètre.

Il eut un sursaut d’effarement : la colonne d’alcool bouillonnait dans le tube de verre, s’abaissant, se relevant, marquant huit cents millimètres, sept cent cinquante, sept cents dans la même minute !

— Venez voir, Densmold ! cria Wallens, avec un son de voix tel que l’astronome, une seconde, le crut fou.

Lorsqu’il vit, lui aussi, l’étrange agitation de l’alcool, la stupeur le figea.

— Phénomène… tellurique… aurore boréale. Étonnant ! murmura-t-il.

— Il faudrait savoir ce que devient Kobyak ! observa Wallens.

L’astronome ne répondit pas, plongé qu’il était dans de profondes réflexions.

Wallens, sans insister, se coula dans la galerie creusée par l’Indien à travers la muraille de glace.

Rampant sur les mains et sur les genoux, il franchit un coude brusque, sur sa gauche, et