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Page:Moselli - Le Messager de la planète, 1924.djvu/43

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deux si je vous attendais, et cela ne servirait à rien ! Je vais essayer, à marches forcées, d’arriver au Sirius.

» On ira vous rechercher !… Au revoir !

— Densmold ! Vous ne ferez pas cela ! Vous n’allez pas m’abandonner…

— Je le ferai ! déclara l’astronome, qui s’était arrêté. C’est mon devoir. La science avant tout ! Vous me retardez ! Si je restais avec vous, nous péririons tous deux !… Adieu !

Et il s’éloigna à pas rapides.

Ottar Wallens tâta sa ceinture. Malgré sa faiblesse, il avait conservé un pistolet automatique, pour s’en servir au cas où quelque gibier apparaîtrait. Il l’arma, leva le bras, visa, pressa la détente.

Une détonation, un cri.

Le crâne troué, Olaf Densmold s’affaissa sur la glace, où il ne bougea plus.

… Deux semaines plus tard, exactement, la petite expédition envoyée par le Sirius, à la recherche des deux savants qui ne revenaient pas, découvrit, étendu sur la glace, le cadavre de M. Olaf Densmold, avec une balle dans la tête.

Et Ottar Wallens ?

Mourut-il de faim ? de froid ? Fut-il englouti dans quelque crevasse, sous une tempête de neige ? On ne l’a jamais retrouvé.