Page:Mother Earth - Vol. IV, march 1909 - january 1910.djvu/18

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Je ne crois pas en un parlement comme but final de leadership social, car il ne fait que compliquer la société humaine plutôt que de la simplifier. Le parlement devient un instrument pour duper les gens en ce qu’il les trompe à penser qu’il les représente réellement. Ils disent, « Vox Populi, Vox Dei, » [La voix du peuple est la voix de Dieu.], mais ce n’est jamais le cas ; car la plus grande illusion est celle qui suppose que la société peut être améliorer par la loi.

Je hais la Douma commune exactement comme je hais le potentat héréditaire. Un gouvernement qui se fie au fer et aux explosifs, qui exécute un meurtrier qui est tel à cause de la démence ou de la pauvreté et qui glorifie la boucherie de milliers d’innocents est le plus grand instrument de mal, le pire des oppresseurs.

Maintenant je vais expliquer pourquoi je critique l’Amérique aussi sévèrement que je critique la Russie. C’est parce que je pense à la règle de la force [L’Amérique aussi tend à la loi de la force]. Les méthodes peuvent être différentes mais les résultats sont les mêmes.

Il est vrai que l’Amérique n’exile pas en Sibérie ou ne pend pas quelqu’un à la potence pour avoir protesté contre le gouvernement. Mais elle a néanmoins son lynchage [tiré du nom de Charles Lynch, 1736-1796, de Virginie] et, ce qui est bien pire, ses meurtres judiciaires. Elle a ses grands accidents de chemin de fer par lesquelles des milliers de personnes sont tués à cause de la négligence criminelle des grandes corporations, et en plus de tout cela elle a l’exploitation des pauvres par les riches.

Tout cela prouve que le gouvernement ne peut pas améliorer la nature morale de l’homme, et que la force brute rend toujours nul son objectif. Il ne peut y avoir aucune coercition de l’âme. Chaque loi doit avoir la sanction du libre arbitre.

En quoi l’Amérique surpasse l’Europe, c’est dans sa liberté personnelle, qui est l’héritage d’une race de héros. Mais elle est destinée à disparaître par les législatures d’une génération complaisante envers le pouvoir.

La plus grande accusation contre tout pays est la présence de la peine de mort – qui existe [ « in a manner as if » ] comme si Christ n’était jamais né. Le juge qui condamne à la mort un criminel est dix fois plus coupable lui-même. Oh que les idées d’humanité pourraient mettre un terme à cette tyrannie, à cette infâme hypocrisie de procédure légale sous laquelle tant de crimes sont commis contre l’humanité !

Cependant, la racine de tous les maux de la civilisation se trouve dans les enseignements pervertis appelés à tort Christianisme. L’Église moderne