Page:Motion de M. de Cocherel à la séance du 29 août 1789.djvu/7

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MOTION DE M. DE COCHEREL; DÉPUTÉ DE S. DOMINGUE,

A la Séance du Samedi 29 Août 1789 ſoir.

MESSIEURS,

Les Députés de SAINT-DOMINGUE ont écouté juſqua préſent vos décrets dans un reſpectueux ſilence; ils ne ſe ſont pas permis de vous interrompre dans vos longs & pénibles tra vaux; ils n’ont point abuſé de vos momens précieux: mais aujourd’hui, la LOI DE LA NÉCESSITÉ leur impoſe le devoir de ſe faire entendre, & de réclamer de votre humanité des ſecours urgens pour l'Iſle de Saint-Domingue, que le plus cruel des fléaux , celui de la FAMINE , dévaſte maintenant.

M. le Marquis DU ChILLEAU, Gouverneur général de Saint-Domingue, inſtruit de la poſition déſaſtreuſe de la France , appréhendant , avec raiſon , la ceſſation de l’exportation de ſes farines dans les Colonies, juſtement effrayé par un Arrêt du Parlement de Bordeaux, a cru devoir prendre ſur lui de rendre une Ordonnance PROVISOIRE, limitée au mois d’Octobre prochain, qui autorisât les Etats-Unis de l’Amérique à importer des farines dans tous les Ports d’Amirauté de l'Iſle de Saint-Domingue, où les Navires François vont ordinairement décharger leurs cargaiſons.

EH bien! MESSIEURS, cette ſage prévoyance de M. le Marquis du CHIllEAU a été blâmée de M. le Comte DE