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Page:Motte - Celide - vol 1.djvu/153

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Quand elle fut ſeule, le cœur embrâſé de l’amour filial, qui venait encore de prendre une nouvelle vivacité, par les diſcours tendres & généreux du Comte, elle s’imagina d’abord être effectivement dégagée de ſa paſſion. Mais ſes premiers tranſports étant amortis, elle reconnut bientôt le contraire : la lettre, que le Marquis lui avait écrite, était dans l’appartement ſur une table : ſa main, ſuivant les mouvemens de ſon cœur s’en ſaiſit, ſans qu’elle s’apperçut de ſon action ; & s’oubliant elle-même, & l’univers entier ; elle la lut avidement trois ou quatre fois de ſuite, ne s’occupant que de ce qu’elle contenait il