Page:Mouhot - Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l'Indo-Chine, éd. Lanoye, 1868.djvu/161

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— Et pour quel jour ?

— Après-demain matin, Sire.

— Prenez note de cela et donnez vos ordres, » dit le roi à son mandarin secrétaire ; puis il se leva, nous donna une poignée de main et se disposa à sortir.

Nous fîmes de même et retournâmes à notre hôtel. Je dis hôtel, car c’est le seul endroit où peuvent loger les étrangers, et M. de Montigny, lors de son passage à Kampôt comme ministre plénipotentiaire, y était descendu aussi bien que nous, et si l’on ne me l’avait pas dit, je l’eusse deviné rien qu’à voir les magnifiques inscriptions charbonnées sur le mur par les marins de sa suite, telles que celles-ci :

« Hôtel du roi et des ambassadeurs. — Ici on loge à pied, à cheval et à éléphant gratis pro Deo. — Bon lit, sofa et table à manger… sur le plancher. — Bains d’eau de mer… dans la rivière. Bonne table… au marché. — Bon vin… à Singapour…

Rien… pour la servante. »