Page:Mouhot - Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l'Indo-Chine, éd. Lanoye, 1868.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le lendemain, nous nous mîmes en route. Nous traversâmes d’abord le chef-lieu moderne qui ne compte pas beaucoup plus de mille habitants, tous cultivateurs, et à l’extrémité duquel se trouve un fort d’un mille carré : c’est une muraille crénelée, construite en beaux blocs de concrétions ferrugineuses tirées des ruines. Enfin, après trois heures de marche dans un sentier couvert d’un lit profond de poussière et de sable fin qui traverse une forêt touffue, nous débouchâmes tout à coup sur une belle esplanade pavée d’immenses pierres bien jointes les unes aux autres, bordée de beaux escaliers qui en occupent toute la largeur et ayant à chacun de ses quatre angles deux lions sculptés dans le granit.

Quatre larges escaliers donnent accès sur cette plate-forme.

De l’escalier nord, qui fait face à l’entrée principale, on longe pour se rendre à cette dernière une chaussée longue de deux cent trente mètres, large de neuf, couverte ou pavée de larges pierres de grès et soutenue par des murailles excessivement épaisses.

Cette chaussée traverse un fossé d’une grande largeur qui entoure le bâtiment, et dont le revêtement, qui a trois mètres de hauteur sur un mètre d’épaisseur, est aussi formé de blocs de concrétions ferrugineuses, à l’exception du dernier rang, qui est en grès, et dont chaque pierre a l’épaisseur de la muraille.

Épuisés par la chaleur et une marche pénible dans un sable mouvant, nous nous disposions à nous reposer à l’ombre des grands arbres qui ombragent