Page:Mouhot - Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l'Indo-Chine, éd. Lanoye, 1868.djvu/318

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXIV

Nophabury. — La procession annuelle de l’inondation. — Les talapoins, prêtres, moines, prédicateurs et instituteurs. — Le parc aux éléphants d’Ajuthia. — Grande battue. — Départ pour le nord-est. — Saohaïe et la province de Petchauboune.

Avant de quitter définitivement les plaines de Siam, je voulus profiter des facilités que leur inondation donnait à la navigation d’une barque comme la mienne pour pousser une pointe jusqu’à Nophabury, la Louvo des écrivains du dernier siècle, où les rois de Siam, avant la ruine d’Ajuthia, avaient leur résidence d’été et venaient chasser l’éléphant pendant les hautes eaux. Située à la limite des basses et hautes terres du bassin du Ménam, cette ville, quoique bien déchue, est encore le chef-lieu d’une des plus riches provinces du royaume, de la plus agréable peut-être. Dominant au midi les plus fertiles rizières du Delta, elle s’appuie au nord sur des collines couvertes de plantations de corrossols et de bananiers, et que domine à l’horizon bleuâtre un vaste demi-cercle de montagnes boisées. Tel est, du