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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/11

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PRÉFACE

S’il est une pensée tyrannique, c’est assurément celle de ce mode de locomotion. Une fois entrée dans une intelligence, elle s’en empare en maîtresse ; c’est alors une obsession continuelle, une espèce de cauchemar auquel il est presque impossible de se soustraire. Si on joint à cela le discrédit jeté sur cette étude, on comprend facilement le sort malheureux des pauvres chercheurs qui sont hantés par ce problème.

Beaucoup d’entre eux, soit par fierté soit par timidité, se sont renfermés en eux-mêmes, et ont été complètement paralysés dans leurs expériences par le secret qu’ils devaient garder. On était si vite et si cavalièrement traité de rêveur, même de fou, qu’il y avait urgence, sous peine de discrédit complet, de cacher à tous ce vice de l’intelligence.

Il faut cependant reconnaître que depuis une dizaine d’années cette persécution a beaucoup diminué. Nous ne sommes plus exactement classés avec les chercheurs de la quadrature du cercle ou du mouve-