Aller au contenu

Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/12

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
L’EMPIRE DE L’AIR.

ment perpétuel ; il y a progrès, surtout depuis que les Chasles, Janssen, Quatrefages, et autres pinacles de la science ont osé affirmer qu’ils croyaient à la résolution de ce problème. Nous ne risquons plus aujourd’hui d’être envoyés à Bicêtre, mais malgré cela la masse nous regarde encore comme des cerveaux mal équilibrés.

L’esprit humain, entrainé par cette marche en avant des illustrations scientifiques, est donc entré en mouvement. — Deux routes se sont présentées à lui, l’une belle, large, agréable, bordée de fleurs ; mais qui ne mène à rien de sérieux : c’est la voie du plus léger que l’air. — L’autre, au contraire, est un sentier ardu, hérissé de difficultés, mais qui aboutit : c’est l’étude par le plus lourd que l’air. — La généralité s’est lancée dans la route facile à suivre, et contemple de là les malheureux engagés dans les fondrières, sans se douter qu’elle-même sera obligée de revenir sur ses pas et de s’y engager à son tour si elle veut arriver.

Humanité aveugle ! mais ouvre donc les yeux, tu verras de par l’atmosphère des milliards d’oiseaux et des trillions d’insectes. Tous ces êtres tourbillonnent gaiement dans les airs sans être attachés au moindre flotteur ; beaucoup d’entre eux y circulent même sans fatigue pendant de longues heures : et après une démonstration, donnée parla source de toute science, tu seras bien obligé de reconnaître que là est la ligne à suivre.

C’est donc par le plus lourd que l’air que nous allons aborder cette étude : c’est par les cornes que