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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/13

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PRÉFACE.

nous saisirons le monstre. Nous aurons pour guide et pour soutien ce maître puissant qui n’engendre que des prodiges : je veux dire la Nature.

Elle a complètement négligé l’ordre d’idées du plus léger que l’air, et toutes ses œuvres se sont adressées au plus lourd.

Avec un pareil mentor on ne peut errer.

Il y a deux manières d’étudier cette question ; une qu’on pourrait nommer de cabinet, et l’autre qui se fait au grand air.

La première agit avec les mathématiques ; elle les lie il quelques rares observations défectueuses ou inutilisables, et, s’appuyant sur ces bases fragiles, en exprime à grand renfort d’équations tout ce qu’elles peuvent produire, et même trop souvent ce qu’elles n’ont jamais pensé.

Les mathématiques sont certainement une excellente chose, mais elles sont moins indispensables qu’on ne le suppose généralement pour la compréhension de ce problème difficile.

Cela tient à ce que les bases des opérations sont toujours erronées.

Rien n’est plus simple en effet que de dire : étant donné que, nous savons tous que V, que R, que P égale ; et en route, on intègre à perte de vue, et on arrive à un résultat… qui ne s’accorde pas avec l’observation.

Quand on part d’une donnée fausse, on arrive tout de même, mais pas au but. — Même en calculant juste, il est certain que, pour les 99/100es des intelligences, y compris même celle du calculateur, ces