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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/136

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GUÊPIER.

alors disposésen ligne, au-dessus de la hauteur atteinte par les plus grosses eaux, et leur ouverture est alors tapissée d’un enduit vert sombre, qui semble fait avec de la salive, de la glaise et des herbes.

Grâce à ce tempérament particulier du Sémite, qui lui permet de n’être pas curieux, les animaux sauvages qui vivent dans les contrées de l’Orient ont une confiance en l’homme qu’ils n’ont pas dans le Nord. — L’oiseau voyageur doit avoir deux caractères, deux coutumes, deux manières de se comporter, l’une pour sa station d’été où il niche, et l’autre pour les pays où il hiverne ; habitudes complètement disparates et contraires : dans l’une c’est le qui-vive perpétuel, et dans l’autre la confiance outrecuidante. Il paraît que dans l’extrême Orient, Inde, Chine, etc., cette confiance méritée se continue. Ce sont les bons pays pour les oiseaux ! c’est là que les corneilles viennent voler le dîner sur la table ! c’est là que les enfants ne prennent jamais de nid !

Quelle différence de caractère dans les races !

Une des choses qui rompent la monotonie des longues courses qu’on est obligé de faire dans la Basse-Égypte pour se transporter d’un village à un autre, est certainement le spectacle de la familiarité de ces animaux. — Celui qu’on risque d’écraser à chaque pas, c’est l’alouette huppée. Elle ne veut franchement pas se lever !… À un mètre du pied du cheval elle se décide cependant, paresseusement, en poussant ses petits cris joyeux ; va à vingt pas de là, pour se laisser réapprocher et repartir de nouveau.

Après celui-ci, il y a nos jolis guêpiers, au plumage métallique vert et or, qui attendent le passant par bandes de huit ou dix individus, perchés sur les