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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/135

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L’EMPIRE DE L’AIR.

bayades ou un chasseur, qu’on fera bien de tenir à distance, car dans ces parages, comme au far west américain, les relations ne dépassent pas comme approche la portée d’un bon fusil.

Ce pays inhabité et très peu connu est rempli de petites montagnes de création humaine : ce sont des ruines de villes, dont pour la plupart les noms ne nous sont pas parvenus. Cependant quelques-uns de ces monticules ont de grandes pages dans l’histoire de l’humanité : ceux de Sâne recouvrent les ruines de l’ancienne Tanis, capitale des rois Hycsos, et celui de Sakha, celles, bien plus anciennes encore, de Xoïs, berceau de la quatorzième dynastie. — Il y en a d’énormes, qui couvrent des centaines d’hectares, et dont la hauteur est souvent de 40 à 50 mètres. Ces petites montagnes sont formées de briques crues parsemées de débris de poterie.

C’est dans ces amoncellements de glaise que niche le guêpier : il fait un trou dans le flanc de la butte, trou qui pénètre au moins à un mètre dans le monticule, et c’est là qu’il élève sa jeune famille. — Certains de ces côms, comme on les nomme dans le pays, sont criblés de millions de ces trous : le grand côm de Sandaleli en est percé à jour, à toutes les hauteurs, à portée de la main comme dans les endroits les plus inaccessibles.

Le fellah est tellement apathique que jamais il n’en a déniché un seul ; aussi ces charmants oiseaux sont-ils d’une familiarité excessive. Ils passent, dans cette contrée, à un mètre de l’homme, en chantant et à tout vol.

On rencontre encore des nids de guêpiers dans les berges de certains canaux peu fréquentés. Ils sont