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CORMORAN

fait négliger les charmes de l’éther et préférer l’élément aqueux.

Il est assez rare en Europe ; il y en a quelques-uns sur le lac de Genève, mais ils sont difficiles à étudier parce qu’ils se tiennent au large. Ceux que l’on voit sur les étangs ou sur les fleuves sont tout à fait des rencontres du hasard. J’en ai vu énormément sur le haut Nil, mais c’est loin ; il y en a aussi beaucoup dans les mers de la Chine.

Le point le plus rapproché où on peut le voir à coup sûr est la pointe sud de la Corse.

Je transcris une note de voyage :

Vu des cormorans dans le détroit de Bonifacio, par une mer parfaitement calme : le bateau les forçait à se lever.

Le vol qu’ils ont exécuté pour fuir n’a rien d’extraordinaire ; c’est un battement soutenu et assez lent. Ils faisaient ainsi deux ou trois cents mètres et se posaient sur la mer, on les voyait alors disparaître complètement, la tête seule dépassait la surface de l’eau.

Je ne sais s’il plane. Il le pourrait, mais j’en doute, en ayant suivi un à la lunelte pendant plusieurs kilomètres, et l’ayant vu ramer constamment.