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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/18

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L’EMPIRE DE L’AIR.

Cependant, pour pousser à bout cette étude, nous admettrons qu’on puisse arriver à les charger d’une machine assez forte, par rapport à son poids, pour pouvoir vaincre la résistance de l’air : mais où trouver une enveloppe capable de supporter une telle pression. — Au reste, la fin du ballon captif a été une démonstration irréfutable de l’inanité de ce genre de conception. Il a éclaté malgré son millimètre d’épaisseur de parois, et cela en plein Paris ; abrité par le Louvre, et au repos. Qu’aurait-ce donc été s’il se fût trouvé là-haut dans les airs, et qu’il eut voulu remonter le courant ?

Cet accident semble avoir jugé la question.

Quand on sera parvenu à emmagasiner l’hydrogène d’une manière portative, on aura, non pas trouvé la solution du problème, mais trouvé le moyen de faire des ascensions très longues, au gré des vents, mais cependant pleines d’intérêt à cause de leur durée.

En somme, pour le moment, les ballons ne servent qu’à fourvoyer les chercheurs ; plus tard ils auront leur utilité comme embarcadères, comme ascenseurs : les services qu’ils rendront alors seront même très grands.

La faiblesse de l’enveloppe sera toujours leur écueil. — En quoi construire un ballon capable de résister à un vent de seulement 10 mètres à la seconde ? Nous avons vu que les étoffes de la plus grande ténacité ne sont pas suffisantes. — Voyons dans les métaux si nous ne trouverions pas mieux ? Un ballon qu’on construirait en feuilles d’aluminium serait obligé d’arriver au cube de 4000 mètres cubes pour pouvoir posséder une force ascensionnelle de 1000 kilogrammes ; force nécessaire pour pouvoir s’en-