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VAUTOURS.

petites espèces, qui sont les pourvoyeuses des grosses : aussi, les percnoptères, les auras, les urubus, ayant à produire des mouvements plus divers, dépensent beaucoup plus de force.

Voici au reste l’emploi d’une journée de vautour sur l’un ou l’autre continent :

La nuit s’est passée, pour les grosses espèces, dans les anfractuosités de rochers inaccessibles, où ils se réunissent à l’abri du vent, s’ils n’ont ni œufs ni petits. — Les cathartes, les percnoptères sont restés dans le bas pays ; ils sont moins farouches et beaucoup plus intelligents.

Le soleil vient sécher la rosée qui mouille leurs plumai les vautours-étendent les ailes, font fonctionner lews jointures, cultivent les canons naissants avec le soin qu’on apporte au bon entretien d’un organe essentiel.

À sept heures, nombreux battements d’ailes, sans quitter le perchoir, puis ils remettent la tête entre les épaules et reprennent leur air sinistre et abruti.

Entre huit et neuf heures la brise commence ordinairement à se lever, le vautour plonge de temps en temps dans la vallée des regards de ses yeux uniques imme puissance dans la création ; puis frappe quatre ou cinq fois l’air et s’élance dans l’espace. — Il s’abaisse sans battre des ailes d’une cinquantaine de mètres et est ensuite en plein vol.

Les petites espèces, un peu plus matinales, sont déjà à la besogne ou en quête.

Les grands vautours se tiennent à des hauteurs variables suivant les espèces : les vautours fauves, les sarcoramphes papa sont ordinairement à 5 ou 600 mètres en l’air ; ils sont à peine visibles de la