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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/199

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L’EMPIRE DE L’AIR.

terre. — Les arrians, les otogyps, les condors, se tiennent ordinairement beaucoup plus haut ; on peut estimer cette hauteur à 2 ou 3,000 mètres ; ils sont tout à fait invisibles.

Les arrians étudient les vautours fauves, qui, eux, surveillent les percnoptères, et les percnoptères soignent les mouvements des milans et surtout des corneilles.

En Amérique, les urubus sont surveillés par les aura, les aura par les papa, et ces derniers par les condors.

Comme tous ces grands rapaces établissent une sorte de réseau d’observation sur la terre, par cela même qu’ils se surveillent les uns les autres, sitôt qu’un repas est signalé, les voisins d’alentour se mettent de suite en route dans cette direction, et ainsi de suite des autres, ce qui fait qu’on les voit réunis très rapidement.

Ils sentent les cadavres, dit-on vulgairement.

Ceci est un fait parfaitement inexact, impossible d’ailleurs lorsqu’ils se trouvent sur le vent d’une bête morte. Au reste, leur appareil olfactif est tellement peu développé, qu’il est insuffisant pour les guider, même de près. Pour s’en assurer, il y a une expérience très facile à faire, c’est de cacher de la viande, et faire venir un vautour ; il restera à côté sans la trouver, son odorat ne la lui révélera pas.

La tournure de ces oiseaux a quelque chose de particulier qui mérite d’attirer l’attention.

Chez les vautours, en action de vol sans battement, par un vent de 5 mètres à la seconde, vitesse où ils peuvent le mieux développer leurs facultés, leur aspect, quand on les voit en l’air, devient intéressant à étudier.