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Page:Mouillard - L’empire de l’air.djvu/269

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L’EMPIRE DE L’AIR.

augmenté par l’action des ailes qui battent ensemble : il doit y avoir course au bout de sept ou huit coups de ces rames-support, et finalement l’appareil doit reproduire ce que les oiseaux d’eau font lorsqu’ils s’envolent de la surface de l’onde.

À propos de ces chaudières Herreshoff, on pourrait craindre de ne pas pouvoir, ce qu’on appelle en terme de mécanicien s’alimenter. — Cela est vrai, surtout si on considère que le piston est énorme, hors de toute proportion avec la chaudière qui lui fournit la vapeur, et que par conséquent il doit user beaucoup plus de vapeur qu’elle ne pourra lui en fournir. — Mais ce qui semble un danger n’en est pas un. Le piston est ainsi volumineux pour pouvoir dépenser le plus de force possible en peu de temps. — Il faut qu’il puisse fournir cinquante battements. — Après cet effort, si on n’est pas en route, on ne le sera jamais. — Une fois ces cinquante battements fournis, et probablement il n’y en aura besoin que de vingt ou vingt-cinq, mais, très énergiques, la machine n’a plus besoin de tant d’activité : le jeu des rames est supprimé, les ailes fonctionnent plus ou moins longtemps suivant les besoins ; mais il faut penser que cent battements doivent mettre l’appareil en pleine course, et par conséquent en position de pouvoir planer ; sinon, c’est qu’il ne fait pas assez de vent pour se tenir en l’air ; il faut alors faire comme les grands voiliers par le temps calme, c’est-à-dire rester à terre.

Une fois les manœuvres de planement attaquées, la pression remonte vite dans la chaudière, et si le temps est bon, elle peut être tenue sous ses feux, car les battements ne doivent plus être utiles et doivent être remplacés par la direction intelligente.